Je m’appelle Kirsten. Je suis maman de deux enfants, Anouk et Lokke, et je suis l’heureuse épouse d’Andy. Je travaille dans un internat et passe mon temps à courir d’un endroit à l’autre. Ma famille et mon travail sont les deux choses les plus importantes dans ma vie, mais j’aime aussi aller courir, cuisiner et coudre. Avec mes enfants et mon mari, nous profitons pleinement de la vie : nous aimons bien manger et partons souvent à quatre à l’aventure. Depuis environ deux ans, il nous est d’ailleurs bien plus facile de faire ces petites escapades. Nous avons en effet démarré un régime cétogène pour Anouk, qui souffre de multiples handicaps parmi lesquels l’épilepsie et un retard mental sévère. En limitant l’apport de glucides à travers son alimentation, nous avons pu mieux maintenir ses crises sous contrôle. Je n’ai jamais regretté une seconde notre décision.
Saisir les opportunités quand elles se présentent
Il y a deux ans encore, gérer les crises épileptiques d’Anouk était pour nous un réel défi, ce qui lui portait bien sûr indirectement préjudice. Après avoir testé pratiquement tous les médicaments disponibles sur le marché, sans succès, notre équipe médicale de l’UZ Gent nous a demandé si nous étions prêts à tester le régime cétogène. Un diététicien nous a présenté en détail ce régime alimentaire et nous a laissé un certain temps de réflexion. Il n’a cependant pas fallu longtemps pour nous décider : nous sommes une famille qui aime les défis et nous avons saisi cette opportunité sans hésiter. Notre espoir à l’époque ? Maîtriser de façon permanente l’épilepsie d’Anouk et lui rendre la vie plus agréable, étant donné que ses médicaments l’amortissaient au point de ne plus savoir profiter des petites choses de la vie.
Des débuts houleux
La phase préliminaire du régime n’a pas été de tout repos. Anouk et moi avons logé une semaine à l’hôpital, le temps d’entamer le régime pauvre en glucides et d’atteindre l’état de cétose chez Anouk. La cétose est un état métabolique durant lequel l’organisme puise avant tout son énergie dans les graisses et non dans les glucides ingérés. C’est également à hôpital que j’ai pu m’essayer aux bases de la cuisine cétogène, sous la supervision de notre diététicien. Tout s’est alors déroulé sans le moindre souci, mais une fois à la maison, j’ai vite compris que ça allait être une autre paire de manches. Subitement, je devais moi-même réinventer le régime alimentaire complet d’Anouk et réaliser les calculs nécessaires pour ses repas, ce qui était particulièrement stressant et chronophage. Heureusement, je suis restée à la maison plusieurs semaines pour me familiariser avec le régime cétogène, me l’approprier et trouver des plats pour toute la petite famille.
J’avais en effet placé la barre relativement haut, puisque je m’étais juré qu’Anouk continuerait de manger les mêmes repas que nous, mais dans leur version cétogène. Je voulais éviter coûte que coûte le sentiment de punition qu’engendre un régime alimentaire particulier, surtout qu’Anouk adore bien manger. L’idée d’aller au restaurant m’inquiétait aussi énormément. Qu’allaient dire les chefs ? Allaient-ils accepter que j’apporte les propres plats ? Mes inquiétudes se sont cependant vite révélées infondées. Les gérants des restaurants se sont toujours montrés compréhensifs jusqu’à aujourd’hui, et la préparation des repas cétogènes m’est de plus en plus facile.
Un grand succès
Anouk suit son régime cétogène depuis près de deux ans maintenant. A ce jour, il semble un grand succès pour Anouk : elle prend moins de médicaments, est beaucoup plus lucide et ne souffre quasi plus de crises d’épilepsie. Le temps de préparation supplémentaire que demandent ses repas est quant à lui devenu une part intégrante de notre vie de famille et ne s’apparente plus à une corvée. Comme nous, Anouk a ses recettes préférées. Depuis qu’elle est toute jeune, elle raffole de la cuisine italienne et les petits plats italiens font donc partie des recettes favorites de son régime, à commencer par la lasagne.
Un bon planning avant tout
À l’heure actuelle, notre plus grand défi reste la planification. Partir en excursion à l’improviste et décider d’aller au restaurant sur un coup de tête nous est désormais impossible. Nous devons toujours préparer et emporter des plats pour Anouk. Il existe en effet peu de plats cétogènes dans le commerce, ce qui nous oblige à tout cuisiner nous-mêmes. Résultat ? Une journée de bourlingue doit systématiquement être inscrite au planning afin que je puisse préparer un plat à emporter pour Anouk.
Ce régime ne nous empêche cependant pas de mener notre vie comme auparavant. Nous partons toujours avec Anouk en vacances et allons régulièrement manger « à l’extérieur ». Je m’organise simplement à l’avance et pour les vacances, je m’assure que nous logeons dans un hôtel où nous pouvons cuisiner nous-mêmes. Nous continuons ainsi à profiter de bons moments en famille, en Belgique ou à l’étranger. Aujourd’hui, nous sommes par exemple allés bruncher et Anouk a même pu se régaler au buffet grâce à l’aide du cuisinier. Le régime cétogène possède un potentiel énorme en termes de diversité alimentaire. Il suffit de se montrer un brin créatif.
La meilleure décision qui soit
Démarrer le régime cétogène d’Anouk a sans doute été la meilleure décision que nous avons jamais prise. Elle est à nouveau pleinement lucide et profite pleinement de la vie, ce qui n’a pas de prix pour nous.
